14.3.17

Le cuivre fait ses preuves contre les infections nosocomiales

En France, un petit nombre d'hôpitaux et d'Ehpad commencent à s'équiper.

Video: DU CUIVRE POUR COMBATTRE LES MALADIES NOSOCOMIALES
Protéger les malades hospitalisés et les résidents des maisons de retraite des infections est un défi quotidien pour les soignants. Aux protocoles d'hygiène classiques pour lutter contre la prolifération microbienne s'est ajouté ces dernières années un nouvel outil: le cuivre. En revêtement sur les poignées de portes, les rampes de soutien, les plateaux de table de nuit ou les boutons d'appel... Plusieurs intervenants au congrès national de la société française d'hygiène hospitalière qui s'est clos ce vendredi ont souligné l'intérêt de ce matériau.

Les vertus antimicrobiennes du cuivre sont pressenties depuis des siècles, mais son intérêt contre les infections nosocomiales n'intéresse les chercheurs que depuis une dizaine d'années. Ceux-ci ont découvert en effet que les ions de cuivre, positifs, créent par une sorte de «court-circuit» des trous dans la membrane de la bactérie, entraînant sa mort.

Une mort rapide

Cela expliquerait les propriétés antimicrobiennes spectaculaires du métal, révélées par différents travaux, notamment ceux du Pr Bill Keevil de l'université de Southampton (Royaume-Uni). Sur une surface en cuivre, le temps de survie des micro-organismes oscillerait entre cinq minutes et deux heures, suivant les circonstances (température, humidité, concentration en cuivre de l'alliage) et le type de germe.

Ces propriétés ont été avérées en laboratoire pour nombre de bactéries à l'origine d'infections nosocomiales (E. coli, staphylocoque doré, Clostridium difficile), y compris les formes résistantes à plusieurs antibiotiques. C'est aussi le cas pour le norovirus, principal responsable des épidémies de gastro-entérites chez l'adulte.

Les experts s'attachent désormais à évaluer les bénéfices de ces surfaces antimicrobiennes sur le quotidien des patients. L'hôpital de Rambouillet, qui a équipé de cuivre son service de réanimation, a relevé après trois ans d'étude une baisse significative des infections nosocomiales dues à la bactérie multirésistante K. pneumoniae, mais pas pour le staphylocoque doré résistant à la méticilline, E. coli et E. cloacae. Un peu plus tôt en septembre dernier, l'université de Caroline du Sud (États-Unis) trouvait pour sa part que l'équipement en cuivre des centres de réanimation de trois hôpitaux avait réduit de moitié les infections nosocomiales. De quoi conforter l'appel systématique des chercheurs à étendre davantage l'investigation.


Partenariat avec cinq Ehpad

Si quelques hôpitaux ont déjà franchi le cap en France, les Ehpad (établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes) forment une autre cible de choix en raison de leur vulnérabilité aux épidémies virales. À Laval, le Cigma a ainsi sauté le pas dès 2008. Si aucune évaluation scientifique n'a été réalisée, le directeur de l'établissement, Michel Porhel, affirme qu'aucune épidémie de type gastro-entérite ou infection urinaire n'a été constatée dans la structure de 60 personnes, à l'inverse de ce qu'on observe habituellement.
Dans le but de confirmer l'argument médical pour séduire ce vaste marché, la société Steriall (fournisseur de matériel en cuivre) a noué en Champagne-Ardenne un partenariat avec cinq Ehpad. En échange d'un équipement gratuit (1 km de rampes et mille poignées de portes), ceux-ci mesureront l'impact de l'initiative sur la santé des résidents.


Source: Le FigaroPar  Pauline Fréour



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