En France, un petit
nombre d'hôpitaux et d'Ehpad commencent à s'équiper.
Video: DU CUIVRE POUR COMBATTRE LES MALADIES NOSOCOMIALES
Video: DU CUIVRE POUR COMBATTRE LES MALADIES NOSOCOMIALES
Protéger les malades
hospitalisés et les résidents des maisons de retraite des infections est un
défi quotidien pour les soignants. Aux protocoles d'hygiène classiques pour
lutter contre la prolifération microbienne s'est ajouté ces dernières années un
nouvel outil: le cuivre. En revêtement sur les poignées de portes,
les rampes de soutien, les plateaux de table de nuit ou les boutons d'appel...
Plusieurs intervenants au congrès national de la société française d'hygiène
hospitalière qui s'est clos ce vendredi ont souligné l'intérêt de ce matériau.
Les vertus antimicrobiennes
du cuivre sont pressenties depuis des siècles, mais son intérêt contre les infections nosocomiales n'intéresse les chercheurs que depuis
une dizaine d'années. Ceux-ci ont découvert en effet que les ions de cuivre,
positifs, créent par une sorte de «court-circuit» des trous dans la membrane de
la bactérie, entraînant sa mort.
Une mort rapide
Cela expliquerait les
propriétés antimicrobiennes spectaculaires du métal, révélées par différents
travaux, notamment ceux du Pr Bill Keevil de l'université de Southampton (Royaume-Uni). Sur une
surface en cuivre, le temps de survie des micro-organismes oscillerait entre
cinq minutes et deux heures, suivant les circonstances (température, humidité,
concentration en cuivre de l'alliage) et le type de germe.
Ces propriétés ont été
avérées en laboratoire pour nombre de bactéries à l'origine d'infections
nosocomiales (E. coli, staphylocoque doré, Clostridium difficile), y compris
les formes résistantes à plusieurs antibiotiques. C'est aussi le cas pour le
norovirus, principal responsable des épidémies de gastro-entérites chez
l'adulte.
Les experts s'attachent
désormais à évaluer les bénéfices de ces surfaces antimicrobiennes sur le
quotidien des patients. L'hôpital de Rambouillet, qui a équipé de cuivre son
service de réanimation, a relevé après trois ans d'étude une baisse significative
des infections nosocomiales dues à la bactérie multirésistante K. pneumoniae,
mais pas pour le staphylocoque doré résistant à la méticilline, E. coli et E.
cloacae. Un peu plus tôt en septembre dernier, l'université de Caroline du Sud
(États-Unis) trouvait pour sa part que l'équipement en cuivre des centres de
réanimation de trois hôpitaux avait réduit de moitié les infections
nosocomiales. De quoi conforter l'appel systématique des chercheurs à étendre
davantage l'investigation.
Partenariat avec cinq Ehpad
Si quelques hôpitaux ont
déjà franchi le cap en France, les Ehpad (établissements d'hébergement pour
personnes âgées dépendantes) forment une autre cible de choix en raison de leur
vulnérabilité aux épidémies virales. À Laval, le Cigma a ainsi sauté le pas dès
2008. Si aucune évaluation scientifique n'a été réalisée, le directeur de
l'établissement, Michel Porhel, affirme qu'aucune épidémie de type
gastro-entérite ou infection urinaire n'a été constatée dans la structure de 60
personnes, à l'inverse de ce qu'on observe habituellement.
Dans le but de confirmer
l'argument médical pour séduire ce vaste marché, la société Steriall
(fournisseur de matériel en cuivre) a noué en Champagne-Ardenne un partenariat
avec cinq Ehpad. En échange d'un équipement gratuit (1 km de rampes et
mille poignées de portes), ceux-ci mesureront l'impact de l'initiative sur la
santé des résidents.
Les vêtements de cuivre - les pyjamas, les slips, les chaussettes, les draps .....